A la confluence de la science et de l’art, le parcours d’Aline Schmitt, associant un doctorat en chimie (École Normale Supérieure de Lyon) et une formation de créatrice en Arts Céramiques (Institut Européen des Arts Céramiques de Guebwiller), s’inscrit dans une continuité naturelle, offrant diverses compétences au service d’une intention. Jeune artiste utilisant la rigueur de l’expérimentation scientifique dans son travail, elle exprime sa créativité en puisant dans la couleur, la forme idoine de l’émotion qu’elle cherche à susciter.

 

La création de chaque sculpture s’inscrit dans une délicate symbiose entre méthode et inspiration, avec pour fil conducteur le souhait de provoquer l’interaction entre l’homme et l’objet. Aline Schmitt texture la surface de la terre de ses mains et de ses outils. Elle cherche à faire naître de l’inerte un mouvement, qu’il faut alors parer pour mieux l’observer. Tels les jeux d’ombres qui se dessinent en surface quand la lumière interagit avec les reliefs, elle applique sur chaque pièce un rituel d’émaillage méticuleux dans lequel couleurs et textures entrent en résonance. De là vont naître des paysages iridescents, qui offrent à celui qui les contemple, des teintes évoluant à la faveur d’une promenade autour de l’objet, théâtre du temps qui passe. Des regards éphémères sur une nature à la fois fragile et inaltérable.

 

C’est dans son atelier installé en France dans le Territoire de Belfort qu’Aline Schmitt réalise ses sculptures en grès et porcelaine tout en poursuivant ses expérimentations autour de la couleur. Un travail qu’elle veut en perpétuelle évolution, car dans la nature comme dans l’art, c’est du mouvement que naît la vie.